Ensemble, politiques et paysans, sauvons l’abattoir de Rethel !
PAR CHRISTOPHE DUMONT
CONSEILLER RÉGIONAL CHAMPAGNE-ARDENNE
Le gérant de l’abattoir de Rethel a brutalement décidé de mettre la clef sous la porte et les tours de table qui ont eu lieu jusque là n’ont pas permis de dégager de solution de reprise.
J’aurais dû ajouter « et pour garantir un juste revenu à nos paysans ».
Aujourd’hui nos éleveurs diversifient leur production en pratiquant la vente directe et en fournissant la restauration collective. L’atelier des éleveurs à Vivier-au-Court, atelier de découpe géré par les éleveurs eux-mêmes, connait un tel succès que l’attente pour y faire découper une bête est de plusieurs mois. Il y a donc un avenir pour des abattoirs auxquels seraient adossés des ateliers de découpe.
A contrario, la disparition de nos abattoirs sonnerait le glas de notre élevage local. Aujourd’hui, seuls 28% des bovins produits en Champagne-Ardenne y sont abattus, pour les porcins la proportion est d’un quart. Il est absurde et dangereux de voir une bête produite dans la région être abattue en Allemagne et découpée en Irlande avant de revenir dans nos assiettes champardennaises comme on l’a vu encore la semaine dernière. On l’a vu dans l’affaire de la viande de cheval, ces circuits sont la porte ouverte à tous les trafics. Et pourquoi les éleveurs eux-mêmes ne reprendraient-ils pas l’abattoir de Rethel ?
J’étais aux côtés de José Bové, vice-président de la commission agricole du parlement européen, début mars en Ariège, pour visiter l’abattoir de Saint-Girons où une alliance entre les élus, les paysans et les citoyens a permis une telle solution. Il est temps que nous prenions en main tous ensemble notre alimentation ; il en va de l’avenir de notre agriculture et de notre santé.
Christophe Dumont
Conseiller régional Champagne-Ardenne