Plénière du 24 octobre : intervention de Christophe Dumont sur l’aide régionale aux repas dans les lycées
Monsieur le Président, mes chers collègues,
Dans notre Région, plus de 50% des familles de lycéens ardennais et haut-marnais vivent dans des familles classées dans les catégories socioprofessionnelles les plus modestes, et pourtant la moitié d’entre elles ne demandent pas à bénéficier des aides aux repas octroyées par la région, il était donc nécessaire de rendre la tarification des cantines à la fois plus juste, plus simple et plus lisible.
Cette délibération sur la révision des tarifs des cantines des lycées grâce à laquelle aujourd’hui la Région Champagne-Ardenne renforce les aides sociales à la restauration lycéenne, participe en quelque sorte du « bouclier social » que les politiques régionales doivent ériger dans un contexte de paupérisation des ménages champ ardennais.
Ainsi, des milliers de lycéens demi-pensionnaires et internes des établissements publics, sous réserve d’être bénéficiaires de l’allocation de rentrée scolaire, recevront en 2012 une aide de 55 centimes d’euros par repas qui allègera la facture de leur demi-pension.
C’est une première étape. Elle est d’importance, au regard notamment de la baisse des effectifs de la demi-pension observée dans certains établissements des quartiers défavorisés.
Mais il conviendra de poursuivre cet effort, comme nous le soulignions déjà lors du débat budgétaire et, autant que possible, de travailler à la modulation des tarifs par tranche, en fonction du niveau de revenus de la famille et du nombre de personnes vivant au foyer.
Car si nous savons bien que les difficultés matérielles touchent les familles bien au-delà du seuil de pauvreté, il n’est cependant pas très juste que les familles les plus aisées, qui en ont donc les moyens, ne payent pas un prix plus proche du coût réel du repas, qui est de 7,60 €. Par ailleurs, nous suggérons que les factures de demi-pension et d’internat indiquent ce coût réel, en intégrant, naturellement, l’ensemble des frais (fonctionnement des bâtiments, personnels, coûts de structure, énergie, etc.), démontrant ainsi que le Conseil Régional permet, par son action, au plus grand nombre de bénéficier de la restauration scolaire.
Je voudrais également attirer votre attention sur les difficultés de certains jeunes pour lesquels ce dispositifs ne répond pas tout à fait : soit que leurs parents soient frappés en cours d’année par un accident brutal, familial ou économique, soient qu’ils soient roms ou étrangers « sans papier » (ces élèves que l’école accueille et protège encore, mais souvent également sans ressources, et bien sûr sans droits). Il nous faudrait, je crois, travailler à un mécanisme qui puisse répondre à ces situations,
L’année 2012 permettra de mesurer concrètement la nécessité et les imperfections de ce système, puis de progresser dans le travail vers de nouvelles perspectives de tarification juste et d’éviter par exemple les effets de seuil qui pourraient apparaitre.
Je souhaite au nom de mon groupe saluer la détermination et le travail de Lorette Joly, vice-présidente aux Lycées et à l’Apprentissage, et de la direction des Lycées, qui ont eu, dans l’élaboration du dispositif proposé aujourd’hui, le souci constant que les élus, mais aussi les personnels des lycées, et surtout les TOS, soient associés, convaincus et partie prenante de notre politique .
Enfin, nous tenons à indiquer que cette mesure sociale va de pair, est en cohérence profonde, avec l’exigence et l’ambition de qualité des repas, Les changements opérés lors de notre décision modificative devraient permettre l’introduction de produits bios et locaux plus nombreux dans les menus de nos lycées grâce à une charte d’engagement signée par la région avec chaque établissement, mais aussi par une formation des cuisiniers et gestionnaires d’ores et déjà mise en place ; nous ferons des propositions lors des OB pour compléter ces mesures par des investissements dans les cuisines .
C’est donc une dynamique vertueuse que la région enclenche, qui poursuit à la fois des objectifs sociaux, environnementaux, de santé, et qui crée des emplois dans notre agriculture.
Vous l’avez compris, monsieur le Président, chers collègues, notre groupe votera sans réserve pour ce projet de délibération, et nous nous tenons à votre disposition pour participer, dans le même climat d’échange, de concertation et avec la même détermination enthousiaste, aux étapes suivantes de ce chantier.
Je vous remercie