Rencontres nationales des collectivités territoriales autour de l’ESS, avec RTES

Vendredi 30 mars se tenait la journée du RTES (Réseau des Territoires d’Economie Solidaire), qui invitait à une série de débats sur l’évolution de notre société et la place de l’économie au sein de celle-ci.

Pour introduire la réflexion, Pierre Calame, Pierre Calame, président de la Fondation Charles Léopold Mayer, auteur de « l’Essai pour l’Oeconomie » nous a invité à  regarder les lunettes avec lesquelles on regarde le monde, autrement dit à se reposer des questions fondamentales  comme la question de la prise en compte du long terme, de la des échelles entre territoire local et biosphère, des modalités de démocratie (occupationnelle ou substantielle….)… Bref, il invite à remise en perspective multidimensionnelle de notre approche de l’économie.

Et dans ce contexte, il insiste sur le fait que l’enjeu pour l’ESS est de passer de la double marginalité à la double importance de manière à être fer de lance du passage de  l’économie à l’Oéconomie, mot issu du vieux français,  qui  prend en compte en amont de la production et de la répartition des richesses les dimensions territoriales, de gouvernance , de finitude des ressources et de long terme.

Pour répondre à la question de quelle économie nous voulons promouvoir, la première table ronde a démontré très concrètement  l’impasse intrinsèque  des règlementations d’inspiration libérales pour répondre à la nouvelle donne qui est la prise  de conscience d’un monde de ressources finies, qui nous obligent à de l’innovation davantage sociale et politique  qu’exclusivement technologique.  C’est dans ce contexte, que l’Economie sociale et solidaire à toute sa place, parce que c’est un moteur d’innovation en termes de gouvernance et d’articulation des dimensions sociales, techniques et écologiques.  L’ESS n’est donc pas une économie philanthropique, mais d’abord une voie d’avenir pour créer et distribuer autrement la richesse.

Tous les témoignages de la seconde table ronde ont à la fois permis de mettre en évidence les progrès en matière de reconnaissance, de lisibilité de l’ESS au sein des collectivités, voir d’institutionnalisation progressive ;  Face à la nécessité majeure de ne pas cantonner l’ESS dans un rôle de vitrine ou de modèle alternatif à la marge, à coté du modèle dominant, –  ce qui constitue l’enjeu majeur de la prochaine étape –  des pistes intéressantes de travail comme les Pôles Economiques  Territoriaux de Coopération qui permettent un dialogue et une reconnaissance mutuelle,  ou encore la question de dialogue avec les chambres consulaires  ont été évoquées avec des avis partagés sur les stratégies à tenir.

Les tables rondes de l’après midi sur l’habitat participatif et sur les circuits courts, à travers des témoignages de réalisations concrètes, menées à différents niveaux de territoire, ont permis  d’illustrer le réalisme du discours et la pertinence d’initiatives alternatives  pour amorcer une transition économique et sociale de l’économie. Et pour cela, les différents exemples présentés mettent tous en évidence le rôle clef de pouvoirs publics pour être leviers et accompagnateurs de la recherche de nouveaux modèles économiques.

C’est donc dans une transition toute naturelle que la journée s’est cloturée sur l’intervention des différents réseaux de collectivités (ARF ; AMGVF, ADF,….).

Celles ci ont toutes exprimer l’enjeu qu’il y a à se mobiliser autour de ces questions, enjeu non seulement économique, écologique et social, mais enjeu avant tout politique et républicain, comme l’a si bien exprime Michel Dinet, de l’ADF (président du Conseil gén 54)

“C’est parce que nous sommes en difficulté financière, que nous avons devoir de réinventer des modèles,  qui passeront pas des espaces d’engagement et d’initiatives des citoyens… C est la troisième phase de la décentralisation qui doit se construire par le bas, et qui redonnera du tonus aux réseaux locaux et à la citoyenneté.”

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