Sortir du nucléaire et des énergies fossiles
Avenir durable et sécurité énergétique,
engageons la transition !
La poursuite des tendances actuelles de production et de consommation dans les pays industrialisés fait peser sur la planète des risques environnementaux et humains inacceptables. Cela a été particulièrement marquant au Japon avec la catastrophe de Fukushima l’année dernière.
En France, les ambitions fortes du Grenelle de l’environnement ont vite été abandonnées en rase campagne, ne débouchant sur aucune véritable inversion des politiques publiques. Alors que les besoins fondamentaux (se nourrir, se soigner et se loger) sont remis en cause partout, les écologistes entendant bâtir une alternative globale de vie en société basée sur la transition énergétique.
En cas d’alternance en 2012, une loi d’urgence sera ainsi votée dès la première année pour jeter les bases de latransition écologique. Celle-ci consiste à :
– Sortir du nucléaire en 20 ans : cette sortie s’impose à cause: – du risque inacceptable d’un accident majeur comme à Tchernobyl ou à Fukushima – des déchets radioactifs extrêmement dangereux pour des milliers d’années – d’une production d’électricité hyper centralisée, sécuritaire et non démocratique – d’une utilisation de techniques favorisant le risque de prolifération nucléaire – d’une dépendance aux importations d’uranium – de raisons économiques certaines : il ne coûte pas plus cher de sortir du nucléaire que d’y rester. Il faut investir 400 milliards d’euros quoi qu’il advienne et nous aurons besoin des salariés et du savoir-faire du nucléaire pour créer une filière de démantèlement.
– Engager une programmation nationale pour les économies d’énergie : l’objectif est d’atteindre en 2020 une consommation finale inférieure de 15% à sa valeur de 2009, avec – une tarification progressive de l’électricité et du gaz permettant à tous un accès aux services énergétiques tout en décourageant les gaspillages – un renforcement de la réglementation interdisant les usages inutiles et énergivores (panneaux ou véhicules publicitaires, chauffage électrique individuel dans les logements neufs, etc.) – un audit systématique dans les entreprises – la multiplication des certificats d’économie d’énergie – un accompagnement des ménages, des TPE-PME et des collectivités. Cette politique permettra d’améliorer considérablement la situation des plus modestes en baissant la facture énergétique.
– Investir massivement dans la réhabilitation des bâtiments : près de 4 millions de familles françaises vivent actuellement en « précarité énergétique », en consacrant plus d’un dixième de leurs ressources en facture d’énergie. Les écologistes s’engagent à ce qu’en 2017, 500 000 logements par an soient rénovés, puis 950 000 à partir de 2020, avec : – des bâtiments publics exemplaires – des financements innovants pour une montée en puissance de la rénovation au niveau BBC –l’adoption d’un cadre juridique favorable et de nouveaux documents contractuels – la généralisation de la formation à l’isolation thermique – une obligation de rénovation niveau BBC à l’occasion de toute vente de logement à partir de 2020.
– Réorienter les déplacements : alors que les transports sont les responsables d’une part prépondérante de la consommation d’énergie fossile, notre objectif est la diminution du nombre et de la longueur des déplacements carbonés. Nous proposons donc que : – les régions deviennent des autorités organisatrices de la mobilité durable – que les investissements soient réorientés vers les transports de proximité – que la fiscalité intègre les coûts d’usage du véhicule – que la vitesse générale soit réduite – que personne ne soit à plus de 10 minutes d’un service public de transport.
– Développer les énergies renouvelables : celles-ci devront assurer en 2020 40% de la production totale d’électricité. Nos principales dispositions sont : – la simplification des tarifs et du cadre réglementaire – un droit à l’investissement citoyen dans les renouvelables – la réforme de la Contribution au service public de l’électricité (CSPE) au profit de la Contribution au service public de la chaleur renouvelable (CSPCR).
– Organiser et financer la transition énergétique : l’action publique en matière d’énergie nécessite une gestion planifiée et décentralisée en permettant : – aux communautés urbaines et d’agglo d’avoir la compétence d’autorité concédante des réseaux de distribution – d’assurer l’indépendance entre les entreprises de transport et de distribution (ERDF, GRDF, etc.) et les entreprises de production d’énergie (EDF, GDF Suez, Total, etc.) – l’encouragement aux investissements citoyens et coopératifs – la création d’une nouvelle fiscalité environnementale, dont la Contribution Climat Energie (CCE) qui reposera sur une triple assiette, énergie primaire, GES et risques environnementaux.
– Une transition européenne et internationale : bien évidemment, une telle politique, si elle n’est menée que par la France, sera totalement insuffisante face au péril climatique. Il s’agit donc de relancer les négociations pour prolonger et compléter le protocole de Kyoto en développant des outils internationaux permettant de financer l’accès aux technologies et énergies propres. Ainsi les écologistes proposent : – de mettre en place un mécanisme d’ajustement aux frontières de l’Union européenne afin d’empêcher la concurrence sociale et environnementale déloyale – d’engager la taxation des transports internationaux aériens et maritimes pour limiter leurs émissions – de faciliter les transferts de technologies dans l’efficacité énergétique du Nord vers le Sud.
Il est grand temps de passer à un autre modèle énergétique fondé sur ces quatre piliers : la sobriété, l’efficacité, le développement des renouvelables et la lutte contre la précarité énergétique.
Les énergies renouvelables sont 6 fois plus créatrices d’emplois que le nucléaire par exemple. La transition énergétique prônée par les écologistes pourrait créer 500 000 emplois supplémentaires d’ici 2020.