Intervention de Valérie Labarre,
Présidente du groupe des élus EELV,
dans le cadre du débat budgétaire du 16 décembre

Cher Président, chers collègues,

Nous votons aujourd’hui le dernier budget que nous mettrons en œuvre pour le mandat actuel. Un budget de raison et d’équilibre qui, nous espérons tout autant que le CESER, ne rimera en rien avec immobilisme.

Il importe de poursuivre ce que l’on a commencé, et cela malgré les contraintes et les obstacles. Il nous revient d’être très attentifs à la crise de confiance des citoyens envers les politiques, en tenant les engagements que nous avons pris en 2010.

Certes, le conseil régional ne peut pas seul retisser une société arc-en-ciel, et créer un nouveau contrat social, à vouloir le faire croire, nous ressemblerions à certains vendeurs d’illusion qui nous font horreur.

Et pourtant nous pouvons y participer en apportant un soutien financier, une aide logistique, une écoute attentive à tous les tisseurs de liens. Associatifs, acteurs culturels, jeunes, entrepreneurs innovants de l’ESS, sont les nouveaux génies de la transformation sociale. Faisons leur confiance, et acceptons leur expertise ! La principale responsabilité des institutions et des politiques est de créer les conditions de l’émergence et du développement des actions citoyennes et des projets des nouveaux entrepreneurs…

Cessons de penser que l’on peut faire à leur place, aidons juste à faire ceux qui préparent la société de demain, tout en fixant le cap puisque notre rôle est de préparer l’avenir.

La Stratégie 2020 va dans ce sens. Tout l’enjeu du virage de notre économie locale se situe dans la subtilité de cette démarche. Nous en avons déjà exprimé notre entière adhésion, nous serons attentifs à son application effective, et impliqués dans sa mise en œuvre.

Notre responsabilité est d’autant plus grande que la pauvreté ne cesse de s’aggraver en Champagne-Ardenne. L’isolement, la perte d’emploi ou l’incapacité d’entrer dans ce qu’on appelle la « vie active » provoque une véritable misère qui n’est pas que financière.

C’est cette misère qui mine le contrat social, le vivre ensemble.

C’est du pain béni pour une résurgence du repli sur soi, où même de celui qui a juste un peu moins.

Notre rôle, modeste, en regard de nos moyens, est de proposer un nouveau partage de la prospérité que notre société parvient malgré tout à produire.

Tout en inventant les moyens d’une sobriété heureuse.

Pour cela, mettons en exergue les bons outils, les bonnes démarches, les réussites même partielles de notre politique.

Il est urgent de mettre en lumière et en lien ce qui se fait, grâce à nous, avec nous. Il est urgent aussi, de réaliser ce qui a été ébauché, rendre visible ce qui a été imaginé.

Saluons à ce titre l’excellente communication conjointe du Conseil régional et des courriers de l’Aube, autour du TransChampagne.

Plus généralement cher Président, chers collègues, vous le savez, nous sommes impatients. Peut-être parce nous sommes particulièrement sensibles aux signes de changements qui nous montrent que l’avenir ne ressemblera pas à ce que nous avons connu. Pour que cet avenir soit synonyme de progrès, il nous faut changer nos représentations, parce que les idées, les images mènent le monde.

Nous saluons votre évocation de la nécessité d’agir pour la transition… qu’elle soit dite énergétique ou écologique. Pour nous elle n’est pas une composante d’un chapitre « environnement », mais ce qui transformera notre économie.

Vous pouvez compter, M. Le Président, sur notre engagement à vos côtés. C’est, vous le savez maintenant, un engagement sans faille qui se nourrit de dialogue et d’avancées réelles, en toute convivialité.

Comptez sur nous, tout au long de 2014, pour travailler dans cet esprit.

Valérie Labarre
Conseillère régionle
Présidente du groupe des élus EELV